Rénover un contrôle d’accès ou équiper de nouveaux locaux à Bordeaux n’est plus une simple question de digicode. Entre l’essor des bureaux flexibles autour d’Euratlantique, la mixité des bâtiments aux Chartrons, les parcs d’activités de Mérignac et Pessac, les besoins ont évolué : sécurité accrue, gestion fine des horaires, accès visiteurs, badges perdus, intégration au réseau, voire ouverture par smartphone. Voici un guide concret pour choisir, comparer et déployer un système de lecteurs de badge réellement adapté à votre organisation, à vos contraintes réglementaires et à votre budget.
Avant de choisir, clarifiez vos besoins
Un bon projet commence par un cadrage précis. Listez :
- Le nombre de portes à contrôler (bureaux, stock, archives, salle serveur, parking, local vélo, entrée secondaire).
- Le type de flux: faible (TPE), moyen (PME, cabinet médical), élevé (coworking, ERP, retail).
- Les profils et plages horaires: salariés, prestataires, intérimaires, visiteurs, livreurs, ménage, équipe de nuit.
- Les enjeux de sécurité: zones sensibles (données, pharmacie, pièces à forte valeur), traçabilité (journal d’événements), anti-passback.
- La conformité: ERP et issues de secours, asservissement au SSI (incendie), RGPD et politique de conservation des logs, accessibilité PMR.
- L’environnement: bâtiment classé, façades pierre, humidité (Bassins à flot), expositions extérieures, contraintes ABF.
- Le réseau: PoE possible, Wi-Fi, segmentation, accès cloud, politique cybersécurité.
- Les intégrations: interphonie/visiophonie IP, alarme intrusion, vidéosurveillance, gestion RH.
- La montée en charge: extension future (nouveau plateau à Mériadeck, site secondaire à Bègles) et remise à niveau simple.
Cette grille de lecture évite les erreurs classiques (choisir un matériel grand public pour un site à fort trafic, sous-estimer l’impact réglementaire, négliger l’ergonomie d’administration).
Les principales technologies de lecture
RFID 13,56 MHz (MIFARE DESFire): le standard recommandé
Pour 90 % des usages pros, les cartes/badges MIFARE DESFire EV2/EV3 offrent le meilleur compromis sécurité/coût. Chiffrement robuste, gestion de clés, compatibilité large, badges multi-applications (accès + cantine + impression). Idéal pour bureaux, écoles, santé et commerces. Les lecteurs sont disponibles en versions intérieures et extérieures (IP65, IK10), parfois avec clavier ou BLE/NFC en option.
125 kHz (HID Prox, EM): à réserver aux sites peu sensibles
Technologie ancienne, souvent clonable. À éviter dans les environnements où la sécurité et la traçabilité sont importantes. Utile en reprise temporaire ou pour une porte secondaire à faible risque, mais mieux vaut planifier une migration.
Smartphone en NFC/BLE: praticité et badges dématérialisés
Les “mobile credentials” permettent d’ouvrir avec son téléphone (iOS/Android) via NFC ou Bluetooth Low Energy. Avantages: pas de badge physique à gérer, délivrance et révocation à distance, confort pour le flex office. À vérifier: coûts des licences par utilisateur/porte, compatibilité téléphones, niveau de sécurité (chiffrement, anti-replay), gestion des visiteurs sans smartphone.
Clavier à code ou QR code: accès temporaires
Utile pour des accès ponctuels (livraison, prestataire). À sécuriser avec codes temporaires et rotation automatique. Un QR code dynamique envoyé par e-mail/SMS peut faire sens pour le contrôle d’un sas ou d’un portillon en journée, mais évitez d’en faire le cœur du dispositif.
Biométrie: usage ciblé et conformité RGPD
Empreinte digitale, reconnaissance faciale ou veineuse: pratiques pour zones restreintes ou environnements où le partage de badge est problématique. Mais ces données sont sensibles au sens du RGPD. Il faut une base légale, des mesures techniques et organisationnelles élevées, et souvent un examen d’impact. À réserver aux environnements critiques (laboratoires, salles blanches, dataroom).
Architecture du contrôle d’accès: autonome, centralisée ou cloud
Autonome (standalone): simple et économique
Chaque porte possède sa “logique” locale. Programmation par carte maître ou appli. Idéal pour 1 à 3 portes, peu de mouvements de personnel. Limites: reporting minimal, synchronisation manuelle, évolutivité limitée.
Centralisée IP sur site (on-premise): maîtrise et performance
Contrôleurs reliés au réseau, supervision via un logiciel installé localement. Avantages: réactivité, richesse fonctionnelle (plannings, anti-passback, scénarios), confidentialité des données. Requiert une petite infrastructure: PoE, armoire technique, sauvegardes. Parfait pour PME/ETI, sites industriels, établissements de santé.
Cloud/SaaS: administration à distance et multi-site
Gestion via navigateur, mises à jour automatiques, cartes mobiles simplifiées, ouverture à des API. Utile pour organisations distribuées (agences à Talence, Bègles, Pessac) ou espaces de coworking. Prévoyez un plan de continuité: portes critiques doivent rester autonomes en cas de coupure Internet. Vérifiez les engagements de service (SLA), la localisation des données et l’export possible.
Côté câblage et cybersécurité, privilégiez: alimentation PoE, protocole OSDP chiffré plutôt que Wiegand, VLAN dédié, mots de passe forts, MFA pour l’admin, journalisation, onduleur (UPS) sur les contrôleurs.
Des portes bien équipées: serrures et périphériques
Gâche électrique, ventouse magnétique ou serrure motorisée
- Gâche électrique: économique, adaptée aux portes bois/métal standard. Prévoir un ferme-porte de qualité pour l’autofermeture.
- Ventouse magnétique: très utilisée sur issues de secours et portes vitrées; nécessite un asservissement incendie et une alimentation stable.
- Serrure motorisée: confort haut de gamme, haute sécurité, meilleure tenue au vandalisme; coût supérieur mais TCO intéressant sur sites à fort passage.
Le choix dépend du type de porte (vitrée alu, bois ancien, acier), de l’esthétique (façades en pierre de Bordeaux, hall classé) et des obligations de sécurité incendie. Dans le centre historique, les contraintes ABF orientent souvent vers des solutions discrètes et réversibles.
Organes de sécurité et conformité
- Barres anti-panique CE sur issues de secours.
- Bouton bris de glace et déverrouillage automatique en cas d’alarme feu.
- Signalisation claire des consignes d’évacuation et contrôle des temps d’ouverture pour éviter le “porte ouverte” permanent.
Gestion des visiteurs et interphonie IP
Un portier vidéo IP avec clavier/lecteur permet de gérer les visiteurs, livreurs et prestataires. Couplé à un logiciel de pré-enrôlement, vous envoyez des QR codes temporaires ou vous ouvrez à distance depuis un PC ou un smartphone. Pour les halls d’immeubles, la compatibilité Vigik peut être nécessaire.
Cas concrets à Bordeaux: que choisir selon votre secteur ?
- Cabinet médical à Saint-Augustin: lecteurs MIFARE DESFire, profils par praticien, accès patient ponctuel via interphonie, journalisation des accès aux zones archives pour conformité. Gâches électriques silencieuses pour ne pas perturber l’accueil.
- Start-up aux Bassins à flot: solution cloud avec badges mobiles sur smartphone, gestion fine des zones (open space, salle projet, phone box), intégration au calendrier pour réserver les salles et donner l’accès à l’heure dite.
- Entrepôt à Mérignac: contrôleurs IP on-premise, lecteurs longue portée UHF pour le portail camion, anti-passback pour éviter les “prêts” de badge, ventouses renforcées sur portes métalliques et contacts d’ouverture pour remonter les alarmes.
- Boutique aux Chartrons: lecteur extérieur IP65 en inox, code temporaire pour livreurs, planning saisonnier, verrouillage automatique en fermeture, couplage à la vidéosurveillance pour lever le doute.
- Immeuble ancien centre-ville: contrainte architecturale forte, pose minimaliste, ventouse discrète sur huisserie, lecteurs flush, câblage en goulottes peintes, coordination ABF.
Budget, délais et coût total de possession
Les fourchettes ci-dessous s’entendent à titre indicatif pour la métropole bordelaise, fourniture et pose incluses:
- Autonome (1 à 3 portes): 600 à 1 200 € HT par porte.
- Contrôle d’accès IP centralisé: 1 200 à 2 500 € HT par porte selon matériel (lecteur, contrôleur, gâche/ventouse, câblage, accessoires).
- Serrure motorisée haut de gamme: ajouter 500 à 1 000 € HT par porte.
- Mobile credentials: 3 à 8 € HT/utilisateur/mois selon éditeur (ou licence annuelle par porte).
- Maintenance préventive et support: 5 à 10 % du matériel par an; très recommandé pour garantir mises à jour et dépannage rapide.
Délais usuels: 1 à 3 semaines pour l’étude et la préparation, 1 à 3 jours d’installation pour un site de 3 à 6 portes. Anticipez les périodes de forte activité (rentrée, fin d’exercice). Le TCO dépendra des coûts cachés: gestion des badges perdus, temps passé à administrer, déplacements, et durabilité des organes de verrouillage. Un matériel fiable et bien posé coûte toujours moins cher sur 5 ans.
Conformité et bonnes pratiques à ne pas négliger
- RGPD et CNIL: minimisez les données, paramétrez une durée de conservation des logs (ex: 3 à 6 mois), informez les personnes, désignez des responsables habilités, sécurisez les exports.
- Incendie et évacuation: portes “fail safe” si requis, asservissement au SSI, tests périodiques des organes de sécurité.
- Cybersécurité: OSDP chiffré, désactivation du Wiegand si possible, VLAN dédié, mots de passe forts, MFA, mises à jour régulières, sauvegardes offsite.
- Continuité de service: onduleur sur contrôleurs et switch PoE, badges de secours, procédure d’ouverture manuelle en cas de panne.
- Politique d’accès: création/suppression automatisées depuis le SIRH, inventaire des badges, processus clair en cas de perte, marquage “ne pas laisser à proximité du site”.
Comment choisir son intégrateur à Bordeaux
- Audit sur site et note de cadrage: nombre de portes, risques, conformité, scénario d’usages.
- Maquettage si besoin: test d’un lecteur avec vos badges, démonstration logiciel, essai d’un mobile credential.
- Marques proposées et pérennité: écosystèmes reconnus (ex: Salto, Paxton, HID, CDVI, Iseo, ARD, TIL Technologies, Genetec Synergis selon besoins).
- Qualité de pose: maîtrise des huisseries (alu, bois ancien), finitions dans des bâtiments en pierre, coordination avec ABF et syndic.
- Plan de maintenance: délais d’intervention, pièces en stock à Bordeaux, hotline, supervision distante.
- Références locales: bureaux à Mériadeck, commerces aux Chartrons, sites logistiques à Mérignac, établissements de santé rive gauche/rive droite.
- Transparence budgétaire: devis détaillé par porte, licences, formation, documentation utilisateur et schémas de câblage remis en fin de chantier.
FAQ rapide
Peut-on réutiliser des badges existants ?
Souvent oui si vos cartes sont en MIFARE (Classic ou DESFire). En revanche, migrer vers DESFire est recommandé pour rehausser la sécurité. Vigik reste spécifique aux halls résidentiels.
Que se passe-t-il en cas de coupure Internet avec une solution cloud ?
Les contrôleurs locaux continuent d’autoriser les accès selon les droits en cache. L’administration distante sera temporairement indisponible. Vérifiez ce point dans le contrat.
Combien de temps pour équiper 4 portes ?
Entre 1 et 2 jours selon la complexité du câblage et des huisseries, hors préparation (approvisionnement, paramétrage, création des profils).
Un digicode suffit-il pour une petite boutique ?
Il dépanne, mais le code circule vite. Un lecteur de carte combiné code avec codes temporaires et planning horaire offre un meilleur niveau de sécurité pour un coût modéré.
Conclusion: votre feuille de route pour un contrôle d’accès efficace
À Bordeaux, la bonne solution n’est pas la plus chère ni la plus “tech”, c’est celle qui épouse vos usages, votre bâtiment et vos obligations. Pour la majorité des entreprises, un système IP avec lecteurs MIFARE DESFire, alimentation PoE, supervision claire et procédure RGPD simple constitue un socle solide. Les mobile credentials ajoutent du confort dans les environnements flex. Enfin, ne négligez jamais la qualité des huisseries, l’asservissement incendie et la maintenance: ce sont eux qui font la différence au quotidien.
Vous hésitez entre plusieurs options ou vous voulez un chiffrage rapide ? Un simple audit sur site dans la métropole bordelaise permettra d’arbitrer en 48 h.

