Installer des caméras de surveillance en entreprise à Bordeaux : obligations légales, coûts et bonnes pratiques
Vols à l’étalage dans l’hypercentre, intrusions nocturnes en zone industrielle, tensions liées à la sécurité des salariés… À Bordeaux comme ailleurs, la vidéosurveillance est devenue un outil stratégique pour les entreprises. Mais entre le droit, la technique et le budget, difficile d’y voir clair. Ce guide vous explique comment réussir une installation caméras de surveillance entreprise Bordeaux sans faux pas : quelles obligations respecter, combien prévoir, et quelles pratiques adopter pour un système efficace, durable et conforme.
Pourquoi équiper votre entreprise à Bordeaux
La métropole bordelaise conjugue un centre-ville commerçant dense, des zones d’activités en pleine croissance (Mérignac, Pessac, Bègles, Lormont, Blanquefort…), et des flux logistiques importants via la rocade et le port. Dans ce contexte, la vidéoprotection répond à plusieurs enjeux concrets :
- Dissuasion et réduction des pertes : limiter les vols à l’étalage, les démarques inconnues, le vandalisme sur les façades et parkings.
- Sécurité des personnes : protéger les salariés lors d’ouvertures/fermetures, sécuriser l’accueil du public et les zones sensibles (caisse, réserves, quais).
- Gestion d’incidents : conserver des preuves en cas d’intrusion, de litige ou d’accident, pour faciliter l’enquête et les démarches assurantielles.
- Optimisation opérationnelle : superviser des flux (livraisons, zones de chargement), vérifier l’accès aux zones réglementées, coordonner sécurité et maintenance.
Autrement dit, bien pensée, la vidéosurveillance est un investissement de productivité et de sérénité, pas seulement un coût.
Cadre légal en France et à Bordeaux : ce qu’il faut absolument respecter
Vidéosurveillance ou vidéoprotection : comprendre la nuance
En entreprise, on distingue deux cas de figure :
- Locaux non ouverts au public (bureaux, entrepôts, ateliers privés) : vous n’avez pas besoin d’autorisation préfectorale. Vous devez en revanche respecter le RGPD et les recommandations de la CNIL.
- Locaux ouverts au public (magasin, showroom, accueil client) : votre dispositif relève du régime de la vidéoprotection du Code de la sécurité intérieure. Une autorisation préfectorale est requise, délivrée par la préfecture de la Gironde si votre site est à Bordeaux ou dans la métropole.
Autorisation préfectorale en Gironde : quand et comment
Si vos caméras filment des espaces accessibles au public (surface de vente, hall d’accueil, parking clientèle) ou si le champ des caméras empiète sur la voie publique, vous devez déposer une demande d’autorisation auprès du préfet (téléservice dédié). L’instruction vérifie notamment :
- La légitimité et la proportionnalité des objectifs (prévention des atteintes aux personnes et aux biens).
- Le positionnement des caméras et la présence de masques pour ne pas filmer l’intérieur des immeubles, la voie publique sans nécessité, ou des zones privées.
- Les modalités de conservation, de consultation et de sécurité des images.
Astuce locale : anticipez les délais en période de forte demande (rentrée, fin d’année) et préparez un plan des caméras clair, avec angles et masques, pour fluidifier l’instruction.
RGPD et CNIL : les 10 règles d’or en entreprise
Que vos locaux soient ouverts au public ou non, la vidéo est un traitement de données personnelles. À ce titre, vous devez :
- Définir des objectifs précis, légitimes et proportionnés (sécurité des biens et des personnes, prévention des intrusions, etc.).
- Informer clairement salariés, visiteurs et prestataires via une signalétique visible : finalités, base légale, durée de conservation, identité du responsable de traitement, modalités d’exercice des droits et coordonnées de contact (DPO le cas échéant).
- Consulter le CSE (s’il existe) avant la mise en place et conserver la preuve de cette consultation.
- Limiter les zones filmées : pas de caméras dans les toilettes, vestiaires, salles de pause, lieux syndicaux ou sur les postes de travail pour un suivi permanent.
- Fixer une durée de conservation limitée (en pratique, 7 à 30 jours selon les risques). Au-delà, l’effacement doit être automatique.
- Restreindre l’accès aux images à des personnes habilitées, nominativement désignées. Comptes individuels, mots de passe robustes, journalisation des accès.
- Sécuriser techniquement le système : mises à jour, chiffrement des flux, accès distant via VPN, NVR/serveurs protégés, stockage local sécurisé dans l’UE.
- Signer un contrat conforme RGPD avec vos prestataires (installation/maintenance/hébergement) si ceux-ci accèdent aux images.
- Tenir un registre des traitements et, si nécessaire, réaliser une analyse d’impact (AIPD) en cas de surveillance à grande échelle de zones accessibles au public.
- Répondre aux demandes d’accès des personnes filmées dans le délai légal, en floutant les tiers si besoin.
Important : l’enregistrement sonore est très encadré en entreprise et généralement prohibé en continu. N’activez pas le micro sans motif légal impérieux et sans encadrement strict.
Où placer les caméras… et où ne pas les placer
- Autorisé avec précautions : entrées/sorties, accès livraisons, zones de stockage sensibles, axes de circulation, caisses (en veillant à ne pas filmer les claviers de code ni l’écran de la caisse en gros plan en permanence).
- Interdit : toilettes, douches, vestiaires, salles de pause, locaux syndicaux.
- Postes de travail : la surveillance individuelle permanente est prohibée. Préférez des plans larges, sans ciblage permanent d’un salarié.
- Voie publique : à éviter. Si un cadrage est nécessaire pour sécuriser un accès, utilisez des masques de confidentialité.
Combien de temps garder les images
La CNIL recommande une conservation courte, proportionnée. Dans la pratique bordelaise :
- Commerce de centre-ville : 7 à 15 jours suffisent souvent, avec extension ponctuelle en cas d’incident.
- Entrepôt/logistique : 15 à 30 jours selon le niveau de risque et l’historique d’incidents.
- Bureaux : 7 jours couvrent généralement les besoins.
Combien coûte une installation à Bordeaux
Le budget dépend du nombre de caméras, de la difficulté de câblage (bâtiments haussmanniens, murs en pierre, hauteurs sous plafond), de la qualité d’image souhaitée et du niveau de cybersécurité. Voici des repères réalistes pour la métropole bordelaise :
Équipements principaux
- Caméras IP 4 à 8 MP (dôme ou bullet) : 150 à 450 € HT l’unité.
- Caméras PTZ (motorisées) ou fisheye 360° : 450 à 1 200 € HT.
- Enregistreur NVR/serveur + disques (rétention 15–30 jours) : 300 à 1 200 € HT selon capacité.
- Switch PoE, baie, onduleur : 200 à 800 € HT l’ensemble.
- Signalétique conforme (panneaux, pictogrammes) : 50 à 200 € HT.
Installation et mise en service
- Pose et câblage par point caméra (selon hauteur, percement, tirage) : 200 à 500 € HT.
- Configuration réseau, enregistreur, création des profils d’accès, masques de confidentialité : 200 à 600 € HT.
- Accompagnement RGPD (registre, gabarits d’information, paramétrage rétention) : 200 à 700 € HT selon l’existant.
Budgets typiques
- Boutique à Bordeaux centre (4 caméras) : 1 800 à 4 000 € HT, installation comprise.
- PME en bureaux à Mérignac (6–8 caméras) : 3 000 à 7 000 € HT.
- Entrepôt rive droite (12–20 caméras, zones extérieures) : 7 000 à 20 000 € HT.
Coûts récurrents à prévoir :
- Maintenance et mises à jour : 5 à 10 % du matériel par an.
- Hébergement cloud/VMS (si choisi) : 8 à 25 € HT par caméra et par mois.
- Renouvellement disques durs tous 3–5 ans (usure liée à l’enregistrement 24/7).
Bon à savoir : certaines assurances appliquent des franchises réduites ou exigent un niveau de sécurité (caméras + alarme) pour couvrir le vol. Un devis préalable peut optimiser le rapport coût/risque.
Bonnes pratiques techniques pour un système fiable et conforme
Choisir les bonnes caméras et la bonne optique
- Résolution : 4 à 8 MP pour lire des détails utiles sans exploser le stockage.
- WDR et faible luminosité : indispensable pour les entrées très contrastées ou les parkings.
- Varifocale : ajustez le champ pour couvrir exactement la zone utile.
- Extérieur : boîtiers IP66/IK10, chauffants si besoin, avec éclairage IR suffisamment puissant.
Soigner l’implantation
- Hauteur et angle anti-dégondage/dégradation, avec champs croisés pour éviter les angles morts.
- Masques de confidentialité pour exclure la voie publique ou des fenêtres d’habitation voisines.
- Signaletique à l’entrée et à proximité des zones filmées.
Sécuriser le réseau et les accès
- VLAN dédié vidéosurveillance, accès distant via VPN, ports d’administration fermés depuis Internet.
- Mises à jour régulières des firmwares, désactivation des comptes par défaut, mots de passe robustes et uniques.
- Chiffrement des flux (HTTPS, SRTP) et, si possible, chiffrement des disques.
- Traçabilité : journalisation des accès au VMS/NVR et revues périodiques des habilitations.
Prévoir la résilience
- Onduleur dimensionné (10–30 minutes) pour encaisser les microcoupures.
- Stockage redondant (RAID) pour sécuriser la rétention.
- Sur les sites sensibles : double enregistreur ou edge recording sur carte SD en secours.
Étapes d’un projet réussi à Bordeaux
- Audit de risque et cadrage RGPD : identifier les zones à protéger, définir les finalités, consulter le CSE le cas échéant.
- Conception : plan d’implantation, angles, choix des caméras, dimensionnement du stockage et du réseau.
- Autorisation préfectorale (si locaux ouverts au public) : préparation du dossier avec plans et fiches techniques.
- Installation : câblage propre, labellisation, paramétrage NVR/VMS, masques de confidentialité, tests jour/nuit.
- Formation des référents : consultation légale des images, export sécurisé pour la police/gendarmerie, procédure d’incident.
- Documentation et conformité : registre de traitement, notices d’information, procédure de purge, fiches d’habilitation.
- Maintenance : mises à jour, vérification des alertes, contrôle de la qualité d’image et de la rétention.
Questions fréquentes
Peut-on filmer les salariés à leur poste ?
Une surveillance permanente et individualisée est interdite. Filmez des zones, pas des personnes. En cas de besoin spécifique (sécurisation d’une caisse), adoptez un cadrage proportionné, informez les salariés et justifiez la finalité.
Peut-on enregistrer le son ?
Non, sauf cas très exceptionnels et dûment justifiés. L’audio en continu est à proscrire en entreprise.
Combien de temps garder les images ?
La durée doit être courte et justifiée. 7 à 30 jours couvrent la majorité des besoins. Au-delà, il faut un motif solide et documenté.
Qui peut visionner les images ?
Uniquement des personnes habilitées, dans le cadre de leurs fonctions (direction, sûreté, responsables de site). Pas de diffusion informelle ni de partage sur messagerie. Les forces de l’ordre peuvent accéder aux images sur réquisition.
Faut-il déclarer le système à la CNIL ?
Il n’y a plus de déclaration préalable depuis le RGPD. En revanche, vous devez tenir un registre, informer les personnes, sécuriser les accès et, le cas échéant, réaliser une AIPD.
Conclusion : sécuriser votre site, sans risque juridique ni surcoût
Installer des caméras dans une entreprise bordelaise ne se résume pas à choisir un modèle de dôme et un disque dur. C’est un projet global où le droit, l’architecture réseau, l’optique et la sécurité opérationnelle doivent dialoguer. En respectant le cadre légal (préfecture pour les lieux ouverts au public, CNIL/RGPD, consultation du CSE), en dimensionnant correctement votre solution et en appliquant de vraies bonnes pratiques techniques, vous obtenez un système fiable, utile au quotidien, et apte à fournir des preuves exploitables en cas d’incident.
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